«Les pompes à chaleur: un avantage pour le climat comme pour les propriétaires»

04.03.2021 — La Confédération compte développer massivement les pompes à chaleur. Il est prévu dans les perspectives énergétiques 2050+ de multiplier leur nombre par cinq en 30 ans. Pour Matthias Jauslin, conseiller national PLR, c’est à la fois une joie et un défi.

La politique énergétique et la politique environnementale sont deux thématiques étroitement liées. Début 2021, où se situe la Suisse sur ces dossiers?

La Suisse a signé l’Accord de Paris sur le climat et la population a approuvé en 2017 la Stratégie énergétique 2050. Et justement, le «oui» à la Stratégie énergétique est un signal clair: une majorité souhaite soutenir les énergies renouvelables et éviter que de nouvelles centrales nucléaires ne voient le jour. Ce sont là nos lignes directrices pour les années à venir.

Fin 2020, la Confédération a présenté les perspectives énergétiques 2050+. Un objectif: le nombre de pompes à chaleur en Suisse doit fortement augmenter.

En 2050, 1,5 million de pompes à chaleur doivent être installées dans les bâtiments. La Suisse en compte actuellement près de 300’000. Nous parlons donc de multiplier leur nombre par cinq. On peut simplement se demander s’il est encore justifiable de chauffer aux combustibles fossiles. La technologie des pompes à chaleur a tellement progressé qu’elle peut remplacer n’importe quel vieux système de chauffage.

Quelle est l’importance des pompes à chaleurs en Suisse? Sommes-nous à l’avant-garde avec de telles mesures?

Par comparaison, nous sommes très bien placés. La Suède nous devance légèrement. Mais on ne peut pas comparer les différents pays aussi facilement. L’histoire joue un rôle déterminant dans le choix de la technique du bâtiment: ainsi l’Allemagne est l’exemple type du pays qui se chauffe au gaz, avec de grands fabricants pour ces modèles de chauffage. La Suède, quant à elle, utilise les pompes à chaleur et les chauffages au bois depuis des décennies.

Nous devons donc installer 1,2 million de pompes à chaleur en 30 ans. Autrement dit, 40’000 par an. Allons-nous y arriver?

Le secteur en a la capacité. Bien sûr, les entreprises sont ravies de s’occuper de la mise en œuvre. Mais c’est un investissement et un défi, tant pour les fournisseurs qui conçoivent et produisent les appareils, que pour les installateurs et les sociétés de forage qui doivent disposer de suffisamment de spécialistes et de savoir-faire.

C’est donc l’âge d’or des pompes à chaleur?

(Rires) Pour le moment, ça se passe bien, c’est vrai. Les pompes à chaleur sont prisées; les modèles air-eau en particulier s’installent rapidement et facilement. La technologie est connue et éprouvée.

La Suisse s’est fixé la neutralité carbone comme objectif pour 2050. De son côté, le mouvement Grève du climat a présenté en janvier un épais catalogue de mesures pour y parvenir d’ici 2030. Ce catalogue contient un moratoire sur les chauffages au mazout, ce qui suppose une croissance encore plus rapide des pompes à chaleur. En êtes-vous satisfait?

Je comprends l’élan de la jeunesse pour le climat. Toutefois, une démocratie a besoin de majorités. Pour mettre en œuvre une revendication, il faut plus de cinquante pour cent des voix du Parlement et l’approbation de plus de la moitié de la population. Comme nous le savons tous, le référendum contre la loi sur le CO₂ a été déposé en janvier. Il nous faut à présent réussir à obtenir la majorité lors de la votation populaire en mai.

Un nombre plus important de pompes à chaleur serait un outil utile sur la voie de la neutralité climatique. Pourquoi pensez-vous que la Suisse atteindra ses objectifs de développement ambitieux d’ici 2050?

Parce que l’acceptation est forte. En outre, un propriétaire a tout intérêt à ce que ses investissements immobiliers conservent leur valeur. Dans ce contexte, une production de chaleur moderne et faible en CO₂ joue un rôle crucial. La question de la protection du climat ne va pas disparaître soudainement. On peut dès lors supposer que les systèmes de chauffage à combustibles fossiles vont diminuer la valeur d’un immeuble et que les coûts d’exploitation vont augmenter de manière inégale. Pour éviter une perte de valeur, il faut donc dès aujourd’hui s’orienter vers une pompe à chaleur ou un autre système alternatif.

Cela étant, avoir l’horizon 2050 comme objectif semble vague.

Mais c’est un objectif qui fera l’objet d’un suivi. Le sujet ne va pas être laissé à l’abandon. Arriverons-nous à multiplier le nombre de pompes à chaleur par cinq d’ici 2050? Ou d’ici 2045? Ou 2055? Tout est dans la direction que nous prenons, et celle-ci est désormais clairement indiquée. Nous ne pouvons pas non plus oublier, comme je l’ai dit plus tôt, que nous voulons atteindre et convaincre une majorité de la population. Et pour ce faire, il nous faut donner confiance en cette voie, en ces perspectives énergétiques. Le calendrier exact est secondaire.

Quelle contribution un fournisseur comme BKW peut-il apporter à cette évolution?

La technique du bâtiment constitue un point commun des secteurs de l’industrie du bâtiment, de différents secteurs du commerce et de l’artisanat, ainsi que de divers fournisseurs d’énergie. Avec ses prestations dans le domaine de l’énergie, de la technique du bâtiment et des infrastructures, BKW est ici prédestinée à jouer un rôle. À première vue, savoir si l’on installe une pompe à chaleur et quel type de mix énergétique acheter sont deux questions différentes. Mais si notre pompe fonctionne au courant vert certifié ou grâce à des cellules solaires sur le toit, la solution dans son ensemble est alors encore plus durable. En outre, BKW continue naturellement à être demandée en tant que gestionnaire de réseau. Un réseau stable et sans coupure est un facteur important en technique du bâtiment.

Cette interview a été publiée le 14 février 2021 dans le «SonntagsBlick Green».

La politique derrière les vitres: l’expert en énergie Matthias Jauslin à sa place dans la salle du Conseil national. Photo: Karl-Heinz Hug

Le conseiller national Matthias Jauslin

«Électricien» et homme politique
Originaire d’Argovie et âgé de 58 ans, le conseiller national Matthias Jauslin est membre de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE). Il siège au Conseil national depuis 2015. Titulaire d’un diplôme fédéral d’installateur-électricien, Matthias Jauslin est directeur et propriétaire de Jost Wohlen AG, une société spécialisée dans les installations électriques, la télématique et l’automatisation. Il préside également le Groupement professionnel suisse pour les pompes à chaleur.

L'engagement de BKW dans le secteur du chauffage

Die BKW Gruppe engagiert sich im Bereich der CO2-armen Wärmegewinnung in verschiedenen Bereichen. Mit der BKW AEK Contracting AG (BAC) bietet sie als führender Contractor für Wärmeverbundlösungen im Wirtschaftsraum Bern-Solothurn optimale Lösungen für die Wärmeversorgung von Gemeinden, Überbauungen oder Liegenschaften an. Im Rahmen von «Home Energy» und mit BKW Building Solutions bietet sie ihren Kunden im EFH und MFH Bereich Gesamtkonzepte an, um von einer unabhängigen und CO2-armen Strom- und Wärmeversorgung zu profitieren. Wärmepumpen sind dabei integrativer Bestandteil des Gesamtkonzeptes, dienen zur Eigenverbrauchsoptimierung der bestehenden oder zukünftigen Solaranlage und substituieren umweltschonend Heizungen auf Öl- und Gasbasis.

 

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