Décontamination et mesurage de libération
Notre priorité est de réduire au minimum les déchets radioactifs et de décontaminer au maximum. Parfois, un essuyage suffit. Parfois, un nettoyage haute pression (eau ou billes d’acier) est nécessaire. S’ensuit un mesurage de libération pour s’assurer que les matériaux ne sont plus radioactifs et peuvent être éliminés ou recyclés normalement. Ce qui ne peut être décontaminé est conditionné pour un stockage ultérieur en profondeur.
Stockage de désactivation
Stockés pendant quelques années (30 ans selon la loi), les matériaux légèrement radioactifs voient leur radioactivité s’abaisser au point de ne plus être une source de rayonnement. Les déchets désactivés peuvent être recyclés ou éliminés normalement. Le stockage de désactivation permet de réduire largement le volume de déchets radioactifs.
Déchets à faible et moyenne activité
Il s’agit par exemple de la résine des dispositifs de nettoyage utilisés pour le retraitement des eaux usées, des vêtements de travail ou des parties d’installations et conduites démantelées. Si ces derniers ne peuvent pas être nettoyés, ils sont traités, conditionnés pour le stockage en profondeur, puis entreposés dans le Zwilag de Würenlingen en attendant un stockage géologique en profondeur.
Éléments combustibles: déchets de haute activité
Les éléments combustibles usés s’affaiblissent pendant plusieurs années dans la piscine de stockage de la CNM avant d’être transférés au Zwilag. Plus tard, ils sont placés dans un dépôt en couches géologiques profondes. Tous les éléments combustibles auront quitté la CNM en 2024.
Zwilag de Würenlingen
Le centre de stockage intermédiaire central de Würenlingen (Zwilag) accueille les déchets radioactifs jusqu’à ce qu’un centre de stockage géologique en profondeur ait été construit et soit opérationnel. Le Zwilag est suffisamment grand pour contenir tous les déchets provenant de l’exploitation et du démantèlement des cinq centrales nucléaires suisses (durée de vie: 60 ans).
Dépôts en couches géologiques profondes
Un dépôt en couches géologiques profondes permet de protéger la population et l’environnement des déchets radioactifs. La Société coopérative nationale pour l’entreposage de déchets radioactifs (Nagra), fondée par les exploitantes des centrales nucléaires et la Confédération, est chargée de trouver un site sûr pour un dépôt en couches géologiques profondes, de le construire et de l’exploiter. La recherche d’un site sûr était un processus de longue haleine. Trois sites possibles pour un dépôt hautement actif et un dépôt faiblement et moyennement actif ont été étudiés en profondeur sur le plan géologique. C'est sur cette base que la Nagra a choisi le site «Nördlich Lägern» à l'automne 2022. Plus d’informations sont disponibles sur le site web de la Nagra.
Le modèle suisse de gestion des déchets prévoit deux dépôts en couches géologiques profondes: un pour les déchets hautement radioactifs et un pour les déchets faiblement et moyennement radioactifs. Une autre solution consisterait à regrouper les deux dépôts. Avec son choix de site «Nördlich Lägern», la Nagra propose un regroupement des deux dépôts. Les dépôts seront aménagés dans des couches d’argile à Opalinus, à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Selon la nature des déchets, ils comprendront des galeries ou des cavernes de stockage, un dépôt pilote pour la surveillance d’un échantillon représentatif des déchets, une zone de test, des infrastructures et des tunnels d’accès. Les dépôts en couches géologiques profondes garantissent la sécurité à long terme de la population et de l’environnement.
Gestion des déchets radioactifs en toute sécurité
L’exploitation – et surtout le démantèlement – d’une centrale nucléaire génère des déchets radioactifs devant être éliminés correctement. En Suisse, ils doivent être stockés dans des couches de roches profondes. En attendant le choix du site de stockage en profondeur et sa mise en service, les déchets sont entreposés au Zwilag à Würenlingen. En 2030, le site de la CNM sera exempt de matériaux radioactifs.
Conditionnement des déchets radioactifs
Les éléments combustibles ayant servi à la production resteront d’abord durant plusieurs années dans la piscine de stockage de la CNM Lorsque leur radioactivité et leur température a largement diminué, ils sont emballés sous l’eau dans des conteneurs, transportés au Zwilag et stockés comme déchets de haute activité. Nous avons déjà effectué régulièrement ce travail pendant le fonctionnement de puissance. Durant les premières années suivant l’arrêt, le volume de transport autour de la CNM reste à peu près le même que pendant l’exploitation.
Les déchets à faible et moyenne activité (par exemple résines issues de stations d’épuration des eaux usées ou vêtements de travail contaminés) sont aussi traités de façon à pouvoir être stockés dans un dépôt géologique profond comme pendant l’exploitation normale. Les déchets liquides sont solidifiés, ceux comprimables comprimés et ceux combustibles brûlés dans l’installation à plasma du Zwilag. Les gaz de combustion sont épurés et les résidus sont éliminés comme déchets radioactifs. Les déchets sont conditionnés soit à la CNM, soit au Zwilag. Enfermant hermétiquement les déchets, les conteneurs d’élimination sont simples et sûrs à manipuler et robustes.
Transport et logistique
Le démantèlement de la CNM générera avant tout des déchets issus des travaux de démolition. L’évacuation de matières radioactives ne constituera donc qu’une petite partie de l’ensemble des transports de matériaux. Pendant toute la période de désaffectation, nous veillerons à réduire au maximum le nombre de trajets en camion.
Entre 2019 et 2024, le volume de transport lié à la CNM sera à peu près équivalent à celui enregistré durant l’exploitation de la centrale. Aujourd’hui, plus de la moitié des trajets en camion sont liés à l’approvisionnement de la centrale (restaurant du personnel, p. ex.). En 2019 et 2020, moins de 5% des trajets seront affectés à l’évacuation des matières radioactives vers le centre de stockage intermédiaire (moins de 10% entre 2020 et 2024). Tous les éléments combustibles auront quitté la CNM d’ici à fin 2024 et il ne restera plus que les déchets faiblement et moyennement radioactifs à évacuer.
Entre 2024 et 2030, on observera une légère augmentation du nombre de transports par camion dans la mesure où il restera des matériaux radioactifs mais aussi des déchets ou matériaux conventionnels à évacuer. Après 2030, lorsque toutes les matières radioactives auront été éliminées, les transports ne concerneront plus que les déchets classiques et l’approvisionnement du site. En 2031, les autorités effectueront un contrôle du site: en l’absence de sources de rayonnements, ce dernier pourra être utilisé à des fins industrielles ou aménagé de façon proche de l’état naturel. Le nombre de transports après 2031 dépendra de l’affectation du site. Si tous les bâtiments sont démolis, l’évacuation des déchets de démolition nécessitera env. 20 trajets en camion par jour.