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Avec la fonte des glaciers, le glacier de Trift, dans l’Oberland bernois, a également rétréci, exposant ainsi une cuvette délimitée par une barre rocheuse avec une gorge étroite. Cette topographie s’avère particulièrement favorable à la construction d’un barrage. Une telle installation permettrait en effet de turbiner de l’eau destinée à produire de l’électricité précisément en période de forte demande, surtout en hiver.
La société KWO (Kraftwerke Oberhasli AG, dont BKW détient la moitié du capital) exploite d’ores et déjà l’eau des rivières qui s’accumule au Trift pour générer de l’électricité. À l’aide d’un lac de rétention en contrebas du glacier de Trift, elle pourrait accumuler 85 millions de mètres cubes d’eau, soit une teneur énergétique de 215 GWh. Elle pourrait alors produire 145 GWh d’électricité en plus chaque année.
Des mesures de protection et de compensation judicieuses là où elles ont le plus d’effet
Dans le cadre du projet de lac de rétention et de centrale électrique de Trift, KWO ne souhaite pas seulement construire une nouvelle centrale hydraulique, mais aussi prendre différentes mesures de protection et de compensation permettant de protéger la flore et la faune malgré l’intervention du projet dans la nature. En collaboration avec le WWF, Pro Natura, la Fédération Cantonale Bernoise de la pêche (FCBP) et la Stiftung Landschaftsschutz (fondation de protection du paysage), KWO a défini de nombreuses mesures.
Une grande partie des mesures sont envisagées dans la vallée, en aval du barrage de Trift, car elles y ont plus d’effet et sont plus précieuses d’un point de vue écologique. L’une des mesures de substitution les plus importantes consiste en la revitalisation de la Gadmerwasser. Cela implique le démantèlement complet d’une station de pompage composée d’un barrage et d’un bassin. KWO a prévu les autres mesures de protection et de compensation suivantes dans le cadre de sa demande de concession pour Trift (sélection):
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Des différents ruisseaux de montagne ne sont pas utilisés et ne sont donc pas détournés vers le lac de rétention, alors que cela serait techniquement et écologiquement possible. Ces mesures affecteront positivement les débits d’eau résiduels et la biodiversité dans la région.
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Des sites de substitution convenables seront recherchés pour les espèces protégées et les conditions d’un transfert réussi seront mises en place.
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KWO s’est également engagée à préserver et à promouvoir des espaces secs ainsi que des sites abritant des papillons et des reptiles, à construire des zones humides pour les amphibiens et les libellules et à valoriser les zones protégées existantes.
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Une autre mesure de protection et de compensation de KWO consiste à créer une réserve forestière dans le Trift qui permet de favoriser différentes espèces animales et végétales.
Les mesures de revitalisation profitent avant tout à la faune et à la flore. Ainsi, les poissons pourront à l’avenir remonter librement le cours d’eau sur deux kilomètres. KWO accepte des investissements supplémentaires et de perdre une partie de sa production.
Des négociations difficiles, mais fructueuses, avec les associations de protection de la nature ont mené au succès
Les mesures de protection et de compensation prévues dans la demande de concession pour la région du Trift sont le résultat de négociations intenses. Le processus de participation s’est étendu sur une période de cinq ans, avec environ 50 réunions. L’Office cantonal des eaux et des déchets (ODE), des membres du Grand Conseil du canton de Berne et des représentants des communes municipales d’Innertkirchen et de Guttannen, ainsi que WWF, Pro Natura, la Fédération Cantonale Bernoise de la pêche et le CAS ont participé aux négociations.
Les points litigieux ont été discutés et des compromis ont été trouvés et intégrés dans la demande de concession. En 2017, KWO a ainsi pu déposer une demande de concession, également soutenue par les associations de défense de l’environnement impliquées dans le processus de participation (voir Communiqué de presse WWF, Pro Natura, Fédération de la pêche). Les associations Aqua Viva et Grimselverein ont été invitées à participer, mais ont décidé de ne pas le faire.
Les associations de défense de l’environnement peuvent considérer le résultat des négociations comme fructueux, les mesures de protection et de compensation prescrites par la loi auraient été nettement moins importantes. KWO a cependant choisi d’impliquer sciemment les associations de défense de l’environnement très tôt afin de pouvoir présenter une demande de concession qui réponde d’une part à l’impact sur la nature par le biais de mesures de compensation appropriées. D’autre part, elle espérait ainsi une procédure juridique de courte durée. La réalité montre toutefois que le soutien d’un projet par des grandes associations de défense de l’environnement n’empêche pas une procédure d’autorisation longue.
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