Fournisseur
Pour commencer, l’animatrice Sarah Steinmann est revenue sur les événements passés avec les deux membres du Conseil national: en septembre 2023, la loi pour l’électricité a été adoptée à une nette majorité au Conseil national (177 voix contre 19) et même à l’unanimité au Conseil des États. «J’ai été déçu par le résultat de ce vote», se souvient le conseiller national Thomas Knutti en ajoutant que s’il avait déjà été conseiller national à l’époque, il aurait également fait partie des 19 voix contre. Pour la conseillère nationale Aline Trede, en revanche, le vote final a été un très beau moment, car il a montré qu’au Parlement, on pouvait aussi très bien travailler ensemble et trouver des compromis, même si chaque camp a dû faire des concessions. «Pour moi, cela a montré que la transformation énergétique nécessaire était possible», estime la conseillère nationale.
Le Conseil fédéral et le Parlement veulent augmenter la part annuelle des nouvelles énergies renouvelables (énergie solaire et éolienne) dans le mix d’électricité suisse pour la faire passer à 35 TWh d’ici 2035. D’ici 2050, cette part devrait atteindre 45 TWh. Par ailleurs, l’énergie hydraulique devrait également fournir 2 TWh d’électricité supplémentaire en hiver. À cette fin, les 15 projets (16 avec le projet Chlus) de la table ronde consacrée à l’énergie hydraulique doivent être inscrits dans la loi et primer sur d’autres intérêts nationaux.
En réalité, cela correspondrait exactement aux idées de M. Knutti, représentant de l’UDC. Mais pour lui, la poursuite de la promotion et des objectifs de développement de l’énergie solaire et éolienne ne peut pas être compensée. «Je suis originaire d’une région touristique. Pour obtenir ces 10 TWh d’électricité supplémentaires, nous avons besoin de 2’000 éoliennes. En tant qu’ancien syndic de la commune de Därstetten, j’ai pu constater la dégradation du paysage qu’entraînerait l’énergie éolienne.»
Y a-t-il du vrai dans la dégradation du paysage, Madame Trede?
D’habitude, c’est le parti des Vert-e-s qui se bat pour la protection de la nature. Pour ce qui est des atteintes à la nature par les énergies renouvelables, Aline Trede commence par mettre les faits sur la table: «Une étude du consortium SWEET EDGE a élaboré trois scénarios pour savoir si et comment les 35 TWh par an pouvaient être atteints d’ici 2035. Elle montre qu’il est possible de produire 25 TWh à partir de l’énergie solaire, 8 TWh à partir de la biomasse et 2 TWh à partir de l’énergie éolienne. On n’a donc pas besoin de 2’000 éoliennes.»
«Le raccordement au réseau fait défaut pour les installations PV alpines»
Pour le conseiller national Knutti, le problème de la dégradation du paysage concerne à la fois les éoliennes et les installations photovoltaïques alpines. De plus, il faudrait dans certains cas poser de nouvelles lignes sur plusieurs kilomètres pour transporter l’électricité de l’alpage à la vallée. «En effet, le raccordement au réseau fait défaut pour les installations PV alpines», précise M. Knutti. Ces nouvelles lignes traverseraient souvent des zones naturelles protégées. Pour le conseiller national Knutti, il n’est donc pas judicieux de construire de telles installations.
La conseillère nationale Trede conteste cela en affirmant que l’énergie solaire a un énorme potentiel en Suisse. Certes, il faut d’après elle établir une feuille de route pour le réseau électrique afin de réussir à le développer. Mais la réalité est la suivante: «Pour ce qui est des installations photovoltaïques alpines, les projets construits à proximité d’une infrastructure existante, un téléski, par exemple, ont de bonnes chances d’aboutir. Là où les installations photovoltaïques alpines peuvent être raccordées à une infrastructure de réseau déjà existante, elles sont efficaces.»
Néanmoins, il est clair pour le conseiller national Knutti qu’«il est préférable de construire des installations solaires sur les toits que de dégrader notre paysage».
Le sujet qui fâche est abordé seulement à la fin
Ce n’est que lors de la séance de questions-réponses que la question de l’énergie nucléaire a tout de même été abordée. «Nous avons besoin de l’énergie nucléaire si nous voulons atteindre la neutralité climatique d’ici 2050», revendique le conseiller national Thomas Knutti. «Nous discuterons de la question du nucléaire dans le cadre de l’initiative Stop au blackout», rétorque Aline Trede en ajoutant: «La loi sur l’électricité ne porte pas sur l’énergie nucléaire. Et ce que l’on oublie dans l’argument du nucléaire: il faut au moins 20 ans pour construire une centrale nucléaire. Ce n’est donc pas une solution à court terme. Mais à court terme, nous pouvons développer les énergies renouvelables, qui nous fournissent l’électricité dont nous avons besoin.»
Construire de nouvelles installations de production
C’est principalement pour cette raison que BKW se prononce en faveur de la loi sur l’électricité: elle veut investir dans la construction de nouvelles installations de production et de distribution et apporter sa contribution à l’avenir énergétique et à la sécurité d’approvisionnement. Le 9 juin, le peuple décidera de la forme que prendra la politique énergétique à l’avenir.
Commentaires
BKW est ouverte à un dialogue en ligne respectueux (notre nétiquette) et accueillera volontiers vos commentaires et vos questions. Pour les questions qui ne correspondent pas au sujet ci-dessus, veuillez utiliser le formulaire de contact.