Énergie solaire au format XXL

Dans le cadre de sa stratégie de durabilité, Frutiger a opté en faveur de cette installation photovoltaïque afin d’utiliser une source renouvelable pour couvrir ses propres besoins en énergie. Frutiger privilégie en effet l’aspect économique comme élément central de sa stratégie de développement durable. «Nous utilisons le courant produit pour nos besoins dans la mesure du possible, puis l’excédent est injecté dans le réseau public. Cette installation photovoltaïque doit également servir de modèle pour d’autres entreprises, et contribue significativement à la sécurité d’approvisionnement du pays», déclare Christian Squaratti, membre de la direction administrative du groupe Frutiger. Avec environ 1,7 million de francs suisses, les coûts d’installation représentent pour l’entreprise un investissement important en faveur d’un avenir durable. Frutiger disposant de ressources propres pour l’investissement, l’exploitation et la maintenance de l’installation, une solution de contracting n’était pas adaptée à l’entreprise. Malgré cette décision, il importait pour Frutiger d’envisager l’éventualité d’une solution de contracting sur mesure. La solution ainsi trouvée et la planification préalable soulignent la flexibilité et la capacité d’adaptation de Solstis à répondre aux besoins de ses clients.

Une grande partie des travaux préliminaires a donc consisté à évaluer l’adéquation des toits à l’installation photovoltaïque. «Nous avons fourni à l’ingénieur en statique des indications en kilogrammes par mètre carré afin qu’il puisse procéder à une estimation précise, ces indications se rapportant au poids de l’ensemble de la structure. Concrètement, cela signifie: un module assorti d’une sous-construction et d’un lestage. Ce poids total rapporté à la surface du toit donne une valeur en kilogrammes par mètre carré équivalant à la charge que le toit peut supporter», explique Jonas Zumsteg. Pour avoir un exemple concret: la planification prévoit 25 kilogrammes par mètre carré.  Le toit ayant une charge de réserve de 30 kilogrammes par mètre carré, tout va bien. Mais il est interdit de construire dès que le poids dépasse la réserve du toit. Les trois points les plus importants pour l’évaluation sont la capacité de charge maximale du toit, la pente et l’orientation de la surface du toit, ainsi que la présence d’obstacles sur le toit. Le site de Frutiger présentait plusieurs types de toitures, il a donc fallu développer une solution individuelle pour chaque bâtiment. Pour le toit plat en particulier, il était important de trouver l’orientation et la disposition adéquates des modules afin de garantir un rayonnement solaire optimal, et donc une efficacité énergétique maximale. La planification a également veillé à maintenir une distance suffisante en cas d’obstacles de trop grande taille, afin qu’une éventuelle projection d’ombre ne perturbe pas l’efficacité de l’installation.

Quelques centimètres de neige fraîche accumulés peuvent déjà former une masse importante sur un toit de grande envergure, ce qui constitue un risque pour la sécurité si toute cette neige tombe du toit. Dans le cas d’un toit en pente, 10 centimètres de neige fraîche et compacte équivaudraient par exemple à une charge de neige de 9,28 tonnes. Il est donc essentiel de prévoir un dispositif de protection, en particulier pour les grands toits inclinés. «Au total, sur les trois toits en pente, nous avons installé 255 mètres de systèmes d’arrêt de neige», décrit Jonas Zumsteg. L’équipe de Solstis a conçu cette construction sur mesure pour ce projet avec des garde-neige spéciaux. Une sous-construction était également nécessaire pour relier en toute sécurité les modules solaires sur le toit. Le choix de la meilleure variante dépend toujours du type d’installation et des caractéristiques du toit. «Pour le site de Frutiger, deux variantes de sous-construction ont été utilisées», raconte Jonas Zumsteg. Le fait de choisir la bonne méthode d’installation garantit que le toit ne sera pas endommagé et restera étanche. Il convient également de tenir compte des variations de température. À Uetendorf, les températures évoluent entre environ moins 10 degrés l’hiver et près de 30 degrés l’été. Or, le matériau change: il se dilate en été lorsqu’il fait chaud, et se contracte en hiver. Un petit espace sépare la sous-construction et les modules, selon une distance définie par le fabricant de la sous-construction, ce qui permet au matériau de travailler. «Ce dispositif appelé “séparation thermique” prévient l’apparition de dommages sur le bâtiment et l’installation photovoltaïque», explique Jonas Zumsteg.

Ces obligations ont déjà été prises en compte lors de la planification et n’ont pas posé de difficultés supplémentaires pendant la phase de construction. «Vous pouvez ralentir ou arrêter l’installation à tout moment en cas de danger immédiat pour la sécurité de l’exploitation du réseau», indique Jonas Zumsteg. Pour garantir un fonctionnement sans heurts de l’installation, Solstis fournit donc un système complet de maintenance et de surveillance. «Ce système permet de surveiller en continu la performance de chaque rangée de modules, et de réagir rapidement en cas de baisse de performance ou de dysfonctionnement», explique Jonas Zumsteg. Cette gestion proactive garantit un fonctionnement optimal de l’installation sur la durée, contribuant ainsi de manière significative à sa longévité et à son efficacité.

Le projet du groupe Frutiger est un exemple de la manière dont BKW Building Solutions participe activement à l’avenir des énergies renouvelables. Et ce, toujours dans le but de réaliser des espaces où il fait bon vivre et de promouvoir des solutions énergétiques innovantes. Grâce à une planification minutieuse, il a été possible d’installer un système efficace et sûr, techniquement au point, et ainsi de réduire significativement l’empreinte écologique du groupe Frutiger.