On lit régulièrement dans les médias que le boom des voitures électriques est déjà passé et que les Suisses achètent de plus en plus de voitures à essence ou diesel. Peux-tu confirmer cela?
Non, la transition vers l'électromobilité n'en est qu'à ses débuts. Les raisons de la stagnation des ventes sont multiples. D'une part, les médias font souvent état de problèmes dans l'industrie automobile. D'autre part, le cadre politique pour les véhicules électriques a changé cette année. Par exemple, les pénalités pour émissions de CO2 excessives imposées aux importateurs de véhicules ne reprendront effet que l'année prochaine.
D'ici fin 2025, selon la feuille de route mobilité électrique, une voiture neuve sur deux devrait être une voiture électrique. Beaucoup affirment que cet objectif n'est plus réalisable. Quel est ton avis à ce sujet?
Je ne pense pas non plus que la feuille de route 2025 atteindra ses objectifs d'ici fin 2025. D'une part, les objectifs ont été formulés de manière un peu trop ambitieuse et, d'autre part, les mesures ne sont pas suffisantes pour réaliser ces objectifs. Néanmoins, la volonté politique de promouvoir l'électromobilité demeure. Il n'est donc pas surprenant que la feuille de route soit prolongée jusqu'en 2030.
Pourquoi la demande n'évolue-t-elle pas comme espéré ?
Comme nous l'avons déjà mentionné, il existe une volonté politique d'atteindre les objectifs fixés. Mais sans une pression suffisante de la part des politiques, il sera difficile de mettre pleinement en œuvre ces objectifs. De plus, de nombreuses personnes se sont habituées à la technologie de combustion et ont du mal à passer aux nouvelles technologies. Beaucoup attendent également l'arrivée sur le marché de modèles de véhicules électriques moins chers.
Quels sont les principaux obstacles au passage à la mobilité électrique ?
Le prix des véhicules électriques déterminera de manière décisive si et à quelle vitesse ils s'imposeront sur le marché. De plus, en Suisse, un pays qui compte de nombreux locataires, de nombreuses personnes dépendent de leurs propriétaires pour mettre à disposition l'infrastructure nécessaire aux bornes de recharge. C'est pourquoi il est important que la politique crée un cadre clair pour permettre la recharge dans les complexes résidentiels. À cela s'ajoute le fait que de nombreux mythes, comme l'autonomie limitée des véhicules électriques, ralentissent encore le passage à la mobilité électrique.
La Suisse possède l'un des plus grands réseaux publics de recharge en Europe. Y a-t-il actuellement encore trop peu de possibilités de recharge ?
La Suisse dispose de l'un des réseaux de recharge les plus denses d'Europe, avec environ 14'000 stations de recharge publiques. Si vous vous rendez par exemple de Zurich à Berne, vous trouverez de nombreuses stations de recharge sur les aires de repos le long de l'autoroute. Celles-ci sont généralement bien disponibles et permettent de recharger rapidement son véhicule électrique en peu de temps. Mais la variante la plus avantageuse reste bien entendu la recharge à domicile ou sur le lieu de travail.
Que devrait faire la politique pour permettre le chargement à domicile et sur le lieu de travail ?
Il existe déjà une intervention de Jürg Grossen pour un «droit de charger». Cette intervention a franchi l'obstacle du Conseil national et se trouve maintenant au Conseil des Etats. Il s'agit de donner aux locataires le droit d'installer des stations de recharge sur leur parking. En outre, dans le cas des grandes flottes, le problème se pose que les collaborateurs ont besoin d'un remboursement des frais d'électricité par leur employeur pour le chargement à domicile. Les réglementations et le versement maximal autorisé varient selon les cantons et ne couvrent souvent pas les frais d'électricité réels des collaborateurs.
Qu'en est-il des entreprises et de leurs flottes? Quels sont les moteurs de l'électrification ?
Les entreprises disposant d'une flotte de véhicules importante sont aujourd'hui tenues de réduire leurs émissions en raison de leur empreinte carbone. Pour de nombreuses entreprises, l'un des plus grands leviers réside dans la conversion de leur flotte de véhicules. De nombreuses entreprises suisses ont déjà annoncé leur intention de remplacer tout ou partie de leurs véhicules d'ici 2030. Cette tendance à elle seule entraînera l'immatriculation d'un nombre considérable de véhicules électriques en Suisse au cours des cinq prochaines années.
Quels sont les défis que les entreprises doivent relever lorsqu'elles passent à une flotte électrique ?
Lorsqu'une entreprise décide de convertir sa flotte de véhicules en véhicules électriques, la commande des véhicules est la tâche la moins compliquée. Les véritables défis résident dans la mise à disposition de l'infrastructure de recharge nécessaire, sur le lieu de travail et au domicile des collaborateurs. Les coûts de la recharge à domicile doivent être remboursés par le biais du paiement des frais. Malheureusement, les services fiscaux compliquent encore souvent ce processus. BKW Smart Mobility propose déjà un système qui gère ces paiements de frais pour la recharge à domicile des véhicules de flotte.
Qu'en est-il des bus et des véhicules utilitaires? L'électrification y est-elle plus rapide?
Dans le secteur des transports en particulier, l'électrification va progresser rapidement. De nombreuses entreprises équipent déjà leurs flottes de camions électriques et profitent de l'exonération de la RPLP (redevance poids lourds liée aux prestations). Dans le domaine des bus également, des investissements importants sont actuellement réalisés dans l'infrastructure afin de pouvoir les faire fonctionner à l'électricité à l'avenir.
Avons-nous assez d'énergie pour électrifier les transports?
Si nous électrifiions aujourd'hui l'ensemble des transports suisses, nous aurions besoin d'environ 15 à 20 % d'électricité en plus. Avec la loi sur l'électricité adoptée par les citoyens suisses le 9 juin, le monde politique a créé les conditions-cadres nécessaires au développement des énergies renouvelables. BKW est également prête à apporter sa contribution pour permettre une plus grande production d'électricité en Suisse. Il est toutefois crucial de comprendre que nous devons avant tout réduire nos émissions, ce qui est possible presque exclusivement grâce à l'énergie électrique.
Quel est le rôle des pouvoirs publics dans la transition de mobilité?
Les communes, les cantons et la Confédération sont appelés à créer les conditions cadres nécessaires et à montrer l'exemple. C'est ce que fait la Poste suisse, qui s'est engagée à électrifier l'ensemble de sa flotte de véhicules, y compris les bus et les camions, d'ici 2040.
L'électromobilité chez BKW
BKW propose des solutions globales de mobilité électrique d'un seul tenant. Nous accompagnons nos clients sur la voie de l'électromobilité - depuis le développement de concepts de recharge individuels et le choix du système de recharge optimal jusqu'à l'intégration dans la gestion du bâtiment, la commande des stations de recharge et la facturation. Nos solutions s'adressent aux clients privés et commerciaux, aux pouvoirs publics, au secteur immobilier ainsi qu'à l'industrie automobile.
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