Mythes entourant la rétribution de reprise du courant solaire: nous vous expliquons tout

Les installations photovoltaïques sont en plein essor et sont rentables! Utiliser son propre courant solaire permet de réaliser des économies sur sa facture d’électricité. Et injecter l’énergie solaire dans le réseau BKW permet de bénéficier d’une rétribution de reprise de courant conforme au marché. Michael Beer, responsable Markets & Regulation chez BKW, fait le point sur les mythes les plus courants concernant la rétribution de reprise.

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«Ce n’est pas correct» répond Michael Beer. «En tant que gestionnaire de réseau, BKW est tenue, en vertu de la loi sur l’énergie, de reprendre et de rétribuer l’énergie qui lui est proposée par des installations d’une puissance maximale de trois mégawatts ou d’une production annuelle – déduction faite de la consommation propre – de 5’000 mégawattheures au maximum. En d’autres termes: si un particulier ou une entreprise de la zone de desserte de BKW souhaite injecter du courant dans son réseau de distribution, il peut le faire via le produit Energy Return et reçoit pour cela une rétribution de reprise de BKW. Mais ce n’est pas une obligation: les propriétaires d’installations de production d’électricité peuvent également vendre l’énergie électrique produite à des tiers.»

«Ce n’est pas vrai», explique Monsieur Beer. «La rétribution de reprise est également versée pour l’énergie injectée dans le réseau et produite par d’autres technologies telles que la force hydraulique, l’énergie éolienne, la biomasse ou les installations de couplage chaleur-force (CCF) à combustible fossile. Le montant de la rétribution de reprise dépend du type d’installation: BKW fait la distinction entre les installations solaires (installations photovoltaïques) et toutes les autres technologies. Elle tient ainsi compte de la répartition différente dans le temps des quantités injectées dans le réseau, car l’électricité solaire n’est produite que pendant la journée. L’injection d’énergie électrique provenant d’installations photovoltaïques est toutefois de loin le cas le plus fréquent et représente 98% chez BKW. C’est certainement aussi la raison pour laquelle la rétribution de reprise est le plus souvent mentionnée en relation avec l’énergie solaire.»

«Cette affirmation n’est pas tout à fait exacte», explique Monsieur Beer. «Souvent, la rétribution de reprise du courant injecté dans le réseau mentionne également la garantie d’origine (GO), en précisant la source d’énergie ainsi que le lieu et la date de la production. Or, la rémunération des GO est une prestation volontaire de BKW. Et les exploitants d’installations photovoltaïques qui injectent de l’énergie électrique dans le réseau BKW ne sont pas non plus tenus de vendre à BKW les garanties d’origine pour le courant solaire qu’ils produisent. La reprise et la rémunération de l’énergie d’une part et des garanties d’origine d’autre part sont donc indépendantes l’une de l’autre. Ces dernières années, BKW a compensé les prix bas du marché de l’électricité en faveur des autoproducteurs par une rémunération volontaire plus élevée des garanties d’origine.»

 

«Ce n’est qu’en partie vrai», souligne Michael Beer. «Le producteur et le gestionnaire de réseau peuvent en principe convenir librement du montant de la rétribution de reprise. En cas de désaccord, il existe toutefois des exigences légales minimales. Conformément à la loi sur l’énergie, la rétribution de l’énergie injectée provenant de sources renouvelables et de biogaz est alors calculée en fonction des coûts évités par le gestionnaire de réseau pour l’achat d’une électricité équivalente. Pour l’électricité issue de CCF fonctionnant partiellement ou entièrement à l’énergie fossile, la rétribution de reprise est fixée conformément au prix du marché au moment de l’injection dans le réseau. Depuis 2020, BKW adapte chaque trimestre la rétribution de reprise de l’énergie électrique au prix actuel du marché de l’électricité.»

Image Michael Beer, responsable Markets & Regulation chez BKW
Michael Beer, responsable Markets & Regulation chez BKW. Image: Rudolf Gabriel Jaun

«En s’appuyant sur la rétribution de reprise basée sur le marché, BKW a versé en moyenne, pendant les cinq dernières années, une rémunération de 14,1 ct./kWh (état en août 2024 / plus d'informations). BKW est donc bien placée par rapport aux autres fournisseurs d'énergie», déclare Monsieur Beer. «La rentabilité des installations solaires dépend, outre de nombreux autres facteurs tels que le site, la taille de l’installation, la part d’autoconsommation et le montant des subventions, du rendement énergétique moyen sur une durée d’exploitation typique de 30 ans. Les variations saisonnières et les valeurs aberrantes à la hausse ou à la baisse de certains trimestres ou certaines années jouent peu sur la rentabilité des installations.»

«La rétribution de reprise et le tarif de l’électricité de BKW sont indépendants l’un de l’autre et ont des bases légales et de calcul différentes.»
Michael Beer, responsable Markets & Regulation chez BKW

«Non, il n’existe pas de lien direct entre la rétribution de reprise et le tarif de l’électricité», explique Michael Beer. «La rétribution de reprise et le tarif de l’électricité de BKW sont indépendants l’un de l’autre et ont des bases légales et de calcul différentes: la rétribution de reprise se base sur la valeur actuelle de l’énergie électrique sur le marché et est donc adaptée plusieurs fois par an. 

Le tarif de l’électricité se compose, quant à lui, de trois éléments: premièrement, le prix de l’énergie (environ 39%), deuxièmement, les coûts d’utilisation du réseau, y compris la Réserve d'électricité (environ 48%) et troisièmement, les taxes et redevances versées à la Confédération, aux cantons et aux communes (environ 13%). Le prix de l’énergie en soi ne représente donc qu’une part relativement faible de la facture d’électricité que reçoivent les clients finaux. Il est fixé en fonction des coûts de production des centrales électriques et des contrats de prélèvement à long terme du gestionnaire de réseau. Il n’est donc pas possible de tirer des conclusions directes sur le tarif de l’électricité à partir de la rétribution de reprise.»

 

 

Mise à jour : 10 octobre 2024

«C’est inexact», explique Monsieur Beer. «Plusieurs facteurs déterminent le prix du marché de l’énergie électrique. Les saisons jouent un rôle essentiel, car elles influencent l’interaction entre l’offre et la demande: en hiver, les prix du marché de l’électricité sont généralement plus élevés qu’en été. Cela s’explique par le fait que l’offre d’électricité est plus faible pendant les mois froids et sombres, car par exemple les rivières ont un débit moins important et le soleil ne brille pas aussi souvent et aussi longtemps. En contrepartie, les besoins en électricité sont plus élevés, pour le chauffage ou l’éclairage notamment. C’est le contraire en été. Les personnes qui exploitent par exemple leur propre installation photovoltaïque et vendent l’énergie excédentaire reçoivent donc généralement plus d’argent en hiver qu’en été avec une rémunération conforme au marché. D’autres facteurs importants qui influent sur le prix du marché de l’électricité sont par exemple les prix des combustibles (gaz, charbon, pétrole) sur le marché mondial, les prix des quotas d’émission de CO2 dans l’UE et les capacités de production disponibles en Suisse et à l’étranger. Compte tenu de l’intégration de la Suisse dans le marché international de l’électricité, les prix du marché suisse sont étroitement liés aux prix pratiqués dans les pays voisins.»

 

«C’est trop réducteur», déclare Michael Beer, qui explique: «La durée d’amortissement indique à partir de quand l’exploitation d’une propre installation photovoltaïque est rentable. Pour une installation photovoltaïque usuelle avec une puissance de 10 kilowatts crête (kWp), donc environ 25 modules, elle est d’environ 10 à 20 ans en moyenne. La durée d’amortissement dépend de l’interaction de différents facteurs, par exemple de la part de la consommation propre, du tarif de l’électricité du fournisseur d’énergie, d’éventuelles contributions aux coûts et de la rétribution de reprise pour le courant injecté dans le réseau. Par ailleurs, la durée d’amortissement d’une installation photovoltaïque est souvent confondue avec sa durée de vie. Dans la plupart des cas, la durée de vie des modules photovoltaïques est beaucoup plus longue, à savoir environ 30 à 40 ans.»

 

Rétribution de reprise de courant

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